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moyenne, mais de la plus extrême élégance ; ses traits, d’une régularité parfaite, étaient (selon ma tante, et elle disait vrai), étaient ceux « d’un jeune Grec d’Athènes, animés de toute la finesse et de toute la grâce parisienne. » C’était disait-elle, l’idéal du joli. Il avait des cheveux châtains, les yeux bruns, les dents charmantes, une main, un pied, à rendre une femme jalouse ; je vous l’ai dit, ayant trente ans à peine, il n’en paraissait pas vingt-cinq.

Ces avantages naturels, relevés d’insignes honorables qu’on n’accorde généralement qu’à un âge plus mur et qui semblent toujours annoncer le mérite, devaient donc rendre M. de Lancry infiniment remarquable.

Lorsqu’il s’approcha de ma tante, elle lui tendit la main et lui dit :

— Bonsoir, mon cher Gontran !… Votre oncle m’a seulement appris tantôt votre retour de Londres ; eh bien ! qu’est-ce que vous avez fait dans ce cher pays.

M. de Lancry sourit, s’approcha de mademoiselle de Maran, et lui dit tout bas quelques mots que je ne pus pas entendre.