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d’elles, la bonne et charmante lady Fitz-Allan, me l’a répété plus tard) crurent être l’objet de mes moqueries.

J’entrais pour la première fois dans le monde ; pour plusieurs raisons je devais être assez remarquée. L’exclamation de ma tante sur mes observations malicieuses devait donc se répandre, et se répandit à l’instant.

Il n’est pas, pour une femme, de plus funeste réputation que celle d’être même spirituellement moqueuse… Les sots la redoutent et la calomnient ; les gens d’esprit la jalousent ; les caractères bienveillants et généreux s’en éloignent. Aussi une demi-heure ne s’était pas écoulée depuis mon arrivée au bal, que j’avais déjà des ennemis.

Lady Fitz-Allan m’a dit depuis que ma méchanceté fut un moment la nouvelle du bal. On s’entretint de l’ironie mordante de mademoiselle Mathilde de Maran. (On m’appela ainsi pour me distinguer de ma tante.)

Personne n’avait entendu mes sarcasmes, il est vrai ; mais, ainsi que cela arrive toujours, tout le monde en parlait.

Ma tante voulut compléter son œuvre ; quel-