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selle de Maran en me montrant à son amie. — Si vous entendiez combien ses remarques sont drôles, malignes… c’est à en mourir… Prenez bien garde à vous, car elle emporte la pièce d’abord ! — Puis, se retournant vers moi, ma tante ajouta à demi-voix, d’un ton affectueusement grondeur : — Voulez-vous bien ne pas avoir autant d’esprit que ça, Mademoiselle ! on dira que c’est moi qui vous ai rendue si méchante.

Tout ceci fut dit à voix basse, mais de façon à être entendu des personnes qui nous entouraient.

Je regardai ma tante avec un profond étonnement. Ursule, se penchant à mon oreille, me demanda ce que j’avais dit de si plaisant à mademoiselle de Maran, et de quel ridicule je m’étais choquée.

— Mais d’aucun, — lui répondis-je. — Je ne comprends pas un mot à ce qu’elle vient de me dire.

Voici le mot de cette énigme. Ma tante voulait commencer à me faire cette réputation de méchanceté. Grâce à ses perfides paroles, plusieurs personnes placées devant nous (l’une