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convenable que j’entendisse, et dont M. Gontran de Lancry, son neveu, était le héros.

Je n’attachai alors aucune importance à cet incident, et je suivis M. de Versac. Avant d’arriver au bal, il me semblait que tout devait m’embarrasser : mon maintien, ma démarche, mon regard ; mais ma première émotion passée, une fois au milieu de cette société à laquelle j’appartenais, je me sentis non pas rassurée, mais, pour ainsi dire, placée au milieu des miens.

L’on n’est presque jamais gêné ou intimidé que lorsqu’on aborde une sphère au-dessus de celle à laquelle on appartient. Je recouvrai bientôt toute ma liberté d’observation.

En entrant dans la galerie où l’on dansait, je fus presque éblouie de l’éclat, de la magnificence des toilettes. Madame de Mirecourt, amie de ma tante, et qui chaperonnait une jeune femme récemment mariée, offrit de nous ménager une place auprès d’elle. Mademoiselle de Maran accepta ; Ursule et moi nous nous assîmes entre madame de Mirecourt et ma tante.