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Néanmoins, cette impression me laissa un ressentiment amer.

Au moment de partir, M. de Versac dit à mademoiselle de Maran :

— Voyez un peu quel oubli ! Gontran est arrivé d’Angleterre ce matin, et je ne vous en ai rien dit.

— Votre neveu !… eh bien ! ce sera un danseur tout trouvé pour ces jeunes filles.

Je regardai Ursule avec étonnement ; jamais M. de Versac ni mademoiselle de Maran n’avaient prononcé devant nous le nom de ce neveu. Nous allions monter en voiture, lorsqu’un des amis les plus intimes de ma tante vint lui demander quelques moments d’entretien au sujet d’une affaire très importante. Mademoiselle de Maran passa dans sa bibliothèque ; M. de Versac prit le journal du soir.

Sous le prétexte d’arranger une épingle de coiffure, j’emmenai Ursule dans la chambre de mademoiselle de Maran ; là, lui sautant au cou, je lui avouai franchement mon mouvement de jalousie, et les larmes aux yeux je lui en demandai pardon.

Ursule fut aussi touchée jusqu’aux larmes