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tion ? Et encore non, non… ce n’est pas elle qu’il faut accuser, c’est mademoiselle de Maran dont les railleries perfides…

Ces tristes découvertes n’arriveront que trop tôt… revenons à mon récit.

Je m’étais approchée d’Ursule avec empressement pour lui prendre la main et la féliciter d’être aussi charmante.

M. de Versac s’écria : — De grâce, restez ainsi un moment toutes deux vous donnant la main ! Quel adorable contraste ! vous, Mathilde, belle, ravissante, le front rayonnant de bonheur et de grâce, vous qui serez la reine de nos fêtes… et vous, Ursule, touchante image de la mélancolie qui sourit une larme dans les yeux.

Mademoiselle de Maran se mit à rire de toutes ses forces, et dit à M. de Versac :

— Pourquoi donc vous arrêter en si beau chemin, et ne pas pousser jusqu’à la comparaison de la rose glorieuse et de l’humble violette, s’il vous plaît ? Est-ce que vous venez des bords du Tendre et du Lignon, bel Alcandre ? — Laissez-moi donc tranquille avec vos contrastes. La rose a près de cent mille livres de