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ornés d’une branche de bruyères roses ; j’avais une robe de crêpe blanc très simple, garnie seulement de trois gros bouquets de bruyères naturelles, pareilles à celles de ma coiffure ; madame la dauphine avait eu l’extrême bonté de choisir dans les serres de Meudon ces fleurs du Cap, d’une grande rareté, et de les envoyer à mademoiselle de Maran.

J’avais la taille très mince. M. de Versac me fit, je crois, un compliment sur la rondeur de mon bras pendant que je mettais mes gants. Quant à mon pied et à ma main, ce sont les seules choses dont je ne puisse pas parler, car ils n’ont pas changé.

Il fallut que mademoiselle de Maran me trouvât bien ainsi, peut-être même trop bien ; car, en me voyant, elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils, malgré son habitude de me donner des louanges outrées. Pourtant elle réprima ce premier mouvement et dit à M. de Versac :

— N’est-elle pas toute charmante et belle comme un astre, cette chère enfant !

— Elle a heureusement assez d’esprit pour