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rente à tes peines… et je ne mérite pas ce reproche.

— Mathilde… ah ! que dis-tu ? — s’écria ma cousine, — maintenant je n’hésite plus, j’irai.

Plus le moment approchait, plus j’étais inquiète, moins encore de moi que d’Ursule. Malgré mon apparente sécurité, je ne savais si elle serait ou non à son avantage en toilette de bal. Pour ne pas émousser ma première impression, au lieu d’aller la voir s’habiller, lorsque je fus prête, je descendis dans le salon.

Je trouvai mademoiselle de Maran et M. le duc de Versac qui devait nous accompagner à l’ambassade.

Je n’ai plus de prétentions ; ma première beauté, ma première jeunesse, sont si loin de moi ! je ressemble si peu maintenant à ce que j’étais alors, que je puis parler de moi à dix-sept ans comme d’une étrangère ; il y a d’ailleurs du courage, de la modestie, de l’humilité à savoir dire : J’étais belle.

Il y a maintenant dix ans de cela environ ; j’étais dans toute la fleur de mes jeunes années, coiffée en bandeau, mes cheveux blonds