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son, pour que je puisse à chaque instant assister à ton bonheur.

Hélas ! la fatalité se rit quelquefois bien amèrement de nos vœux et de nos prévisions !

J’avais atteint ma dix-septième année. Nous n’étions, ma cousine et moi, presque jamais sorties de l’hôtel de Maran.

Quelquefois nous allions aux Bouffes ou à l’Opéra avec M. d’Orbeval, mon tuteur ; mais nous n’avions pas encore été présentées dans le monde.

Très rarement nous restions le soir dans le salon de ma tante. Elle voyait beaucoup plus d’hommes que de femmes, et la présence de deux jeunes filles est presque toujours une gêne pour la conversation.

Mademoiselle de Maran, songeant sans doute à me marier, se résolut, à son grand regret, de me mener dans le monde au commencement de 1830.

Elle nous fit part de cette résolution, à ma cousine et à moi, en ajoutant, selon son habitude, quelques choses désobligeantes pour Ursule. — « Ce n’est plus chez moi seulement