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cier les faits, il me semble que les instructions de l’abbé Dubourg ne différaient en rien de celles de nos autres professeurs ; il nous donnait des leçons de religion, rien de plus.

Hélas !… heureuses les jeunes filles dont l’éducation religieuse a été développée, fécondée par la tendresse d’une mère, intermédiaire sacré entre son enfant et Dieu !

Ne faut-il pas, pour ainsi dire, que les éclatants rayons de la lumière divine ne pénètrent les natures enfantines, encore si tendres, si délicates, qu’au travers de l’amour maternel ? Sans cela on est, à cet âge, ébloui, mais non pas éclairé.

Pourtant, l’instinct religieux qui existait, qui a toujours existé en moi, me révélait confusément la sainteté de l’acte auquel j’allais prendre part. Seulement, dans mon ignorance, je restreignis à mes sentiments personnels ce majestueux symbole, immense comme l’humanité.

Communier avec Ursule, ce fut pour moi prendre devant Dieu l’engagement sacré d’être pour elle la sœur la plus chrétienne. Ainsi je