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instruction religieuse accomplit aussi cette céleste tâche, comme un des devoirs de sa profession. Se conformant à la lettre de cette cérémonie sainte, il n’en mit pas l’esprit divin à la portée de notre jeune intelligence. Ainsi, il ne nous montra pas la confession comme un acte de confiance pieuse et bienfaisante, à laquelle le prêtre répond par des consolations et par le pardon.

La confession fut pour nous un aveu pénible et redouté.

Ce prêtre, qui venait chaque jour nous préparer à la communion, s’appelait l’abbé Dubourg. D’un caractère morose et dur, il semblait toujours pressé de terminer nos conférences. Son enseignement était sec, froid, presque dédaigneux. Éloquent prédicateur, il avait prêché deux carêmes avec le plus grand succès, et désirait, je crois, vivement d’arriver à l’épiscopat. Connaissant le puissant crédit de ma tante, il avait par calcul accepté les fonctions qu’il remplissait auprès de nous, fonctions qu’il regardait sans doute comme au-dessous de son savoir et de son éloquence.

Maintenant que je puis comparer et appré-