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se montrait toujours d’une patience, d’une sérénité parfaite ; son regard, doux et limpide, se voilait quelquefois de larmes, mais ne s’animait jamais du feu d’une émotion vive. Elle semblait destinée à souffrir ou à se dévouer.

Mademoiselle de Maran parut oublier peu à peu la faute dont je m’étais rendue coupable, et continua en toute occasion de m’exalter aux dépens de ma cousine.

Celle-ci, rassurée sans doute par les preuves d’attachement que je m’efforçais de lui donner, sembla désormais insensible aux perfidies de ma tante.

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Un des événements les plus graves de la vie d’une jeune fille qui n’est plus un enfant, ma première communion, éveilla plus tard en moi de nouvelles, de sérieuses pensées.

Mademoiselle de Maran ne suivait aucune des pratiques extérieures de la religion. Rien dans son langage, rien dans ses habitudes ne révélait des sentiments de piété. Elle nous fit donc seulement accomplir cet acte solennel comme une sorte de nécessité sociale.

Malheureusement, le prêtre chargé de notre