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Ses caresses me révoltaient. Je recommençais à la haïr plus que jamais. Je pressentais que son infernale méchanceté voulait m’aliéner mon amie.

Après cette scène je me jetai aux genoux d’Ursule en sanglotant. La pauvre enfant me rendit mes caresses, me remercia de mes assurances de tendresse ; mais, je le vis, elle resta longtemps sous le coup de ses blessures, d’autant plus douloureuses qu’elle était fière et naturellement peu expansive dans le chagrin.

Toute ma terreur était que ma cousine me crût capable de faire quelques rapports à ma tante, ou du moins d’être complice ou flattée des louanges qu’elle me donnait.

Je résolus de me mettre en état d’hostilité envers mademoiselle de Maran, de l’irriter à tout prix contre moi, afin de bien prouver à Ursule que je n’étais pas traître, et que je voulais partager avec elle les gronderies de ma tante.

Il s’agissait de frapper un grand coup ; mon inapplication, mon refus de travail, loin d’indisposer ma tante contre moi, avaient attiré