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moiselle, vous êtes pauvre ; vous profitez de tous les maîtres de votre cousine, et vous êtes assez paresseuse pour souffrir que Mathilde, cet ange de bonté, manque, comme aujourd’hui, exprès à ses devoirs pour vous laisser la première place que vous n’avez pas le courage de gagner par votre application.

— Mais, ma tante, — m’écriai-je, — Ursule n’en savait rien.

— Voyez-vous le bon cœur de cette chère petite ? Quelle générosité ! Elle la défend encore ! — Et ma tante m’embrassa.

Puis continuant de s’adresser d’un ton sévère à ma cousine, qui, rouge de honte, fondait en larmes, elle lui dit durement :

— Comment n’avez-vous pas honte de supporter, d’exiger peut-être de pareils sacrifices de la part de cette enfant ?

— Mais, Madame, — s’écria la pauvre Ursule, — je vous assure que j’ignorais…

— C’est bon !… c’est bon ! — dit mademoiselle de Maran, — je sais que penser. Et elle nous renvoya, après m’avoir encore tendrement embrassée.