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le contraire. Mathilde ne se contente pas d’être au-dessus de sa cousine par la richesse et par la beauté, elle veut encore lui être supérieure par l’éducation. Pauvre chère petite, c’est un vrai trésor que cette enfant : c’est tout le portrait de sa mère. »

Et mademoiselle de Maran me comblait de caresses hypocrites.

Mon cœur se brisait. Je regardais Ursule d’un air suppliant ; à peine étions-nous seules que je me jetais en pleurant dans ses bras, lui demandant pardon des louanges exagérées, ridicules, dont ma tante m’accablait.

Ma cousine, émue comme moi, calmait mes craintes, en plaisantait même, et me prouvait par sa tendresse toujours croissante qu’elle n’était nullement jalouse de mes avantages, ou blessée des reproches de mademoiselle de Maran.

Je fis alors tout mon possible pour laisser à Ursule la première place ; mais en vain j’accumulais fautes sur fautes, je ne parvenais pas à voir les travaux d’Ursule préférés aux miens. Un jour j’imaginai de ne plus rien faire, de ne pas apprendre mes leçons ; il fal-