tête. Le matin venu, j’entrai résolument chez mademoiselle de Maran.
— Ma tante, je voudrais être habillée de noir comme Ursule, et autant de temps qu’elle le sera.
— Mais vous êtes folle, ma chère petite ; Ursule est en deuil, et vous n’avez aucune raison pour porter le deuil, — me dit ma tante avec étonnement.
— Mais le deuil de ma mère ? — répondis-je en baissant tristement les yeux.
Ma tante éclata de rire, et s’écria :
— Est-elle donc divertissante avec ses imaginations funèbres ! Mais vous l’avez porté il y a sept ans, le deuil de votre mère ; c’est bien assez comme ça.
— Je l’ai porté sans savoir que je le portais, ma tante, — dis-je en sentant les larmes me venir aux yeux. L’éclat de rire de ma tante m’avait douloureusement blessée.
— Ah ! mon Dieu ! que cette petite a donc de drôles d’idées, — reprit mademoiselle de Maran en riant de nouveau et en me prenant le menton. — Allons… allons… follette, on vous passera ce beau caprice-là ; c’est-à-dire