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ma chère enfant. Allons, faites votre prière du soir. Priez aussi pour votre vieille bonne. Elle vous aime bien ; elle a besoin que vous priiez pour elle. Les prières des enfants sont comme celles des anges ! Le bon Dieu les aime et les exauce.

Lorsque j’eus prié, elle me baisa tendrement au front, et me dit : — Maintenant, mon enfant… bonsoir… bonsoir.

Je remarquai qu’elle tremblait, que ses mains étaient brûlantes, et qu’elle était pourtant d’une grande pâleur.

Je m’endormis. Je ne sais pas depuis combien de temps j’étais plongée dans un profond sommeil, lorsque je fus réveillée en sursaut. Un corps assez pesant s’appuyait sur moi.

Dans mon effroi, j’ouvris à demi les yeux. Je ne sais pas quelle heure il était.

Un restant de feu flambait dans la cheminée, et éclairait la chambre de sa lumière vacillante.

À la lueur d’une veilleuse, je vis ma gouvernante ; elle était auprès de mon lit ; elle m’avait éveillé en voulant m’embrasser.

N’osant faire un mouvement, je la suivis