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chambre, qui ne manquait aucune occasion de m’irriter contre ma gouvernante.

Malgré les prévenances de mademoiselle de Maran pour moi, je ne pouvais encore surmonter la frayeur et l’aversion qu’elle m’avait inspirées ; j’y tâchais cependant de toutes mes forces, croyant de ma reconnaissance de lui témoigner quelque attachement.

Je faisais vraiment des progrès rapides ; je m’appliquais avec ardeur au dessin, à la musique, à l’étude de l’anglais et de l’italien, afin de ne pas être trop au-dessous de ma cousine Ursule d’Orbeval, dont ma tante ajournait sans cesse l’arrivée.

Ma tante ne sortait que très rarement ; elle m’envoyait presque chaque jour me promener au bois de Boulogne, dans sa voiture, avec mademoiselle Julie, car je ne cachais pas ma préférence pour cette fille.

Pendant toute la promenade, elle ne cessait de me répéter que tout le monde me regardait avec admiration.

Enfin, depuis près d’une année que ma tante s’occupait particulièrement de mon éducation, je n’étais plus reconnaissable : mon