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fêlé, et qu’on ne pouvait traiter sérieusement ses folies.

Tout en regrettant beaucoup la défaite de mon protecteur, je ne pouvais m’empêcher de songer presque avec joie à cette compagne qu’on m’annonçait ; je regardais son père, M. d’Orbeval, avec moins d’inquiétude : je m’enhardis même jusqu’à demander à ma tante quand arriverait ma cousine.

À mon grand étonnement, mademoiselle de Maran me répondit sans aigreur et presque d’un ton affectueux que mademoiselle Ursule d’Orbeval viendrait prochainement.

Cette assurance me combla de joie. Si j’avais été plus heureuse, peut-être aurais-je accueilli avec jalousie l’arrivée de ma cousine, tandis qu’au contraire je ne pouvais croire qu’à une diversion favorable dans ma position.

Dès ce jour la conduite de mademoiselle de Maran changea complètement envers moi. D’abord elle me donna, pour m’instruire, les meilleurs professeurs de Paris. Par un motif que j’ai pénétré plus tard, elle me laissa madame Blondeau pour gouvernante, quoique celle-ci fût bien loin d’avoir les connaissances