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tel, je vous citerai devant l’assemblée de famille pour répondre de votre conduite ! Si l’on ne me fait pas justice de vous… je me la ferai moi-même ! et nous nous verrons entre les deux yeux… ce qui ne sera guère agréable pour moi… car vous êtes un monstre.

— Oh ! l’abominable homme, il va me rendre malade, avec ses brutalités… Traiter ainsi une malheureuse femme ! — dit ma tante d’une voix dolente.

— Eh ! Madame, il y a longtemps que, par la hardiesse de vos attaques, par la méchanceté de vos propos, vous avez fait oublier la pitié qu’on doit avoir pour la vieillesse, pour la laideur et pour les infirmités… Allons donc ! vous n’êtes plus une femme.

— Comment ! je ne suis plus une femme ! Je suis une licorne, peut-être ?… Mais, c’est à vous faire enfermer, Monsieur ! Allez-vous-en d’ici ! allez-vous-en ! je ne veux pas faire d’éclat devant mes gens… Sans cela…

— Sans cela ! Madame, il en serait tout de même, vous n’y gagneriez que des témoins. Voici mon dernier mot : je vais me rendre chez tous les membres du conseil de famille,