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peigne, afin de dérouler mes cheveux qui couvrirent bientôt mes épaules.

La terreur me rendit muette, je n’eus pas la force de crier.

— Mademoiselle ! mademoiselle ! dit Blondeau en tombant à genoux, — au nom du ciel ne faites pas cela ; il en arrivera malheur à Mathilde ! C’est désobéir aux volontés de sa mère mourante, Mademoiselle !

— Me donnerez-vous ou non des ciseaux, sotte bête que vous êtes ?

— Mais, mon Dieu !… mon Dieu !… Mademoiselle !

Sans lui répondre, ma tante sonna.

Servien parut.

— Servien, apportez ici vos grands ciseaux d’office.

— Oui, Mademoiselle, — dit Servien.

Il sortit.

— Mademoiselle, — s’écria ma gouvernante avec énergie, — je ne suis qu’une pauvre domestique, vous êtes la maîtresse ici, mais je me ferais tuer plutôt que de laisser toucher aux cheveux de mon enfant.