Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Enfin Blondeau me mit sur le lit de mademoiselle de Maran.

Celle-ci me prit rudement par le bras, en s’écriant avec aigreur : — Mon Dieu ! que cette petite a l’air stupide avec ses grands yeux hébétés et ses cheveux qui lui tombent sur le front ! Allons ! allons ! il faut lui couper ces cheveux-là, tout en rond, comme ceux d’un garçon.

Madame Blondeau, qui depuis m’a raconté tous ces détails, joignit les mains et s’écria :

— Sainte Vierge ! Mademoiselle ! ce serait un meurtre de couper les beaux cheveux blonds de Mathilde ! ils lui descendent jusqu’aux pieds.

— Eh bien !… justement, c’est pour qu’elle ne marche pas dessus… Finissons… des ciseaux.

— Ah ! Mademoiselle ! — s’écria Blondeau les larmes aux yeux, — je vous en supplie, ne faites pas cela… Que Mademoiselle me permette de lui dire… ce serait presque une impiété… un sacrilège.

— Qu’est-ce que c’est ?… qu’est-ce que