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fiées eurent les plus heureux résultats. En 1814, il fut largement et glorieusement récompensé de ses services par une très haute position dans les conseils de Louis XVIII, qu’il suivit plus tard à Gand, et avec lequel il revint en France.

J’étais née en 1815, pendant le voyage de mon père en Allemagne. Cet événement, qui aurait peut-être pu redonner à ma mère quelque empire sur son mari, s’il eût été près d’elle, n’apporta qu’un bien léger changement dans les relations déjà si refroidies.

Plus la fortune de mon père s’élevait, plus la domination de mademoiselle de Maran grandissait, plus le sort de ma mère devenait pénible.

Le salon de mon père était devenu un salon politique dont mademoiselle de Maran faisait seule les honneurs.

Ma mère, jeune femme de dix-huit ans, avait une antipathie profonde pour les affaires d’État, qui ne l’intéressaient pas. Elle préférait la musique et la poésie à l’aridité des discussions diplomatiques, auxquelles elle ne voulait ni ne pouvait prendre part.