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Mon père déclara nettement à ma mère qu’il n’entendait jamais sacrifier l’affection fraternelle à un sentiment très vif sans doute, mais qui ne datait que d’un an ou deux, tandis que le premier avait commencé et devait finir avec sa vie.

De ce jour, profondément blessée, trop fière pour se plaindre, trop timide pour oser lutter avec sa belle-sœur, ma mère se résigna et fut complètement sacrifiée à mademoiselle de Maran.

Les événements qui suivirent les désastres de 1813, en mettant mon père à même de satisfaire ses vues ambitieuses, augmentèrent encore l’influence de mademoiselle de Maran. Grâce aux relations qu’il avait dès longtemps nouées avec Louis XVIII, d’après le conseil de sa sœur, M. de Maran fut chargé de plusieurs missions très délicates auprès des cours de Vienne et de Berlin.

Il tint sa sœur au courant de ses négociations. Elle était véritablement capable de prendre part aux affaires politiques les plus importantes. Ses avis furent très utiles à mon père, et les missions qui lui avaient été con-