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la mort de son fils et l’accusation d’infanticide qui pesait sur elle… c’était trop… elle a voulu mourir…

— Tu sais maintenant les souffrances de la victime, — reprit le braconnier, — demain tu sauras l’indigne cruauté du bourreau, tu sauras à quelle violente et infâme surprise ta sœur a succombé… un jour… un seul jour… toujours chaste… quoique souillée… Ce terrible récit… que la honte et la crainte ont toujours retenu sur ses lèvres, et qu’elle n’a fait qu’à moi, presque mourante de confusion… ta sœur… te le fera… à toi… son vengeur naturel… car l’heure a sonné…

— Quelle heure a sonné, Claude ?

— L’heure d’un grand exemple… — répondit le braconnier d’une voix solennelle.

Soudain, Martin s’écria :

— Claude, n’entendez-vous pas le galop de plusieurs chevaux ?

— Depuis un quart-d’heure, je l’entends… car mon oreille est plus exercée que la tienne…

— Mais qu’est-ce que cela ? — demanda Martin avec inquiétude.

— Ce sont les gendarmes qui me cherchent ; — répondit froidement Claude. — Ils viennent ici… pour m’arrêter.