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été l’amant de Raphaële Wilson et de tenir, comme tu le crois, mon mariage entre tes mains ?

— Comment, à quoi ça me sert ? Mais à beaucoup. J’ai le secret de ta passion ;… ma volonté seule peut la satisfaire ;… je te ferai chanter… comme on dit en argot.

— Voici qui est pitoyablement raisonné, mon garçon,

— Ah bah !

— Certainement ; j’admets qu’en refusant de te marier avec Raphaële, tu m’empêches d’épouser sa mère, quel avantage tires-tu de cela ? Aucun. Si le contraire arrive, à quoi bon cet étalage de rouerie, puisque tu dois consentir à ce mariage ?

— Oui… mais à quelles conditions ? c’est ce que tu ignores…

— Et ces conditions ?

— Ce n’est pas moi qui les poserai.

— Et qui donc ?

— Une femme charmante.

— Une femme ? — dit le comte surpris.

— Oui… une femme qui m’adore, qui s’intéresse beaucoup à mon avenir ; mais comme elle est très-originale et surtout très-peu jalouse des épousées… elle tient à discuter avec toi, avec toi seul… et en secret, les conditions de mon mariage et les clauses de mon contrat.

— Tu plaisantes… Soit. Et le nom de cette femme ? qui me paraît avoir les goûts… un peu notaires.

— Le mot est joli… Le nom de la femme est : Basquine.