— Un instant, Monsieur Beaucadet, — dit le piqueur en interrompant le sous-officier, — rappelez-vous le fameux proverbe : Il y a plus d’un âne à la foire qui s’appelle… Martin ; or, pourquoi ce qui s’applique aux ânes ne s’appliquerait-il pas (sans comparaison) aux valets de chambre ? Et puis…
— Et puis ?
— Songez que M. le comte, si sévère, si exigeant pour les gens de son service, ne prend jamais personne chez lui qu’après les plus minutieuses informations.
— Eh bien ! père Latrace ?
— Croyez-vous qu’un honnête homme comme doit l’être M. Martin, puisqu’il est au service de M. le comte, ait pu être ou soit l’ami du brigand que vous cherchez ?
— La battue est commencée, — s’écria M. Beaucadet en interrompant le piqueur ; — voilà Ramageau !
— Un limier ? — dit Latrace.
— Oui, un limier en grosses bottes et à cheval, — répondit Beaucadet en montrant au loin un gendarme qui accourait de toute la vitesse de sa monture.
— Allons ! bonne chasse, Monsieur Beaucadet, — dit le veneur.
— Ah ça, je compte sur vous, entre chasseurs on doit s’aider. Un coup de main au besoin, si vous rencontrez mon brigand.
— C’est entendu, Monsieur Beaucadet, et si mon renard se rabat sur vous, qui restez à la lisière du