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battra sur la lisière de ce bois que moi et mes gendarmes nous allons garder.

— Mais depuis quand donc y a-t-il un brigand dans le pays ?

— Vous n’êtes pas allé à Salbres depuis deux jours ?

— Non…

— Alors vous n’avez pas lu le signalement de mon scélérat affiché à la porte de la mairie ?

— Non, Monsieur Beaucadet.

— Je vais vous le lire. Si vous le rencontrez, vous pourrez tomber sur lui, avec l’aide de vos valets de chiens. Écoutez bien, père Latrace, et aussi vous autres, — ajouta M. Beaucadet, en s’adressant aux valets de chiens qui se rapprochèrent.

Le sous-officier, tirant un papier de l’une de ses fontes, lut ce qui suit :

Signalement du nommé Bamboche.

— Un drôle de nom tout de même, — dit Latrace.

— On ne lui en connaît pas un plus propre, la justice est obligée de se dégrader jusqu’à prononcer celui-là, — dit M. Beaucadet, et il continua :

Ce prisonnier, dont on ignore le véritable nom et les antécédents, est parvenu, dans la nuit du 12 au 13 octobre, à s’évader de la prison de Bourges, où il était écroué comme prévenu d’un double meurtre ; tout porte à croire qu’après avoir trouvé un refuge dans la forêt de Romorantin, où il a failli être arrêté, il a gagné les bois et les landes désertes qui s’étendent dans les environs de Vierzon, de Salbres et de Laferté-Saint-Aubin.