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mes reliques sacrées, si long-temps pleurées… je vous retrouve enfin — et Mme Perrine couvrait ces objets de larmes et de baisers, avec une exaltation fiévreuse et funeste, car à ses sanglots se joignirent bientôt des mouvements convulsifs.

— Mais,… ceci,… je ne le reconnais pas, je n’avais pas laissé cela,… dit tout-à-coup Mme Perrine.

Et elle mit la main sur une bourse de peau assez lourde, qui, sans doute atteinte par l’humidité, creva sous le poids de son contenu : un grand nombre de pièces d’or en tombèrent.

— De l’or !… — s’écria Mme Perrine avec une surprise croissante, puis elle ajouta :

— Qu’est-ce que ce parchemin ?

En effet, à la bourse était attaché un morceau de parchemin jauni et évidemment arraché à la couverture d’un vieux livre.

— Il y a quelque chose d’écrit !… — s’écria Mme Perrine.

— Lisez !… oh !… lisez !… — murmura la Bruyère, dont les idées commençaient à se troubler en présence de faits si inattendus.

Grâce à l’éblouissante clarté de la lune, Mme Perrine put lire ce qui suit :

Ce coffret et ce qu’il renferme, doit appartenir à la mère de ma fille qui, à cette heure, a cinq ans… Je suis forcée de m’expatrier, de l’abandonner,… Je la confie à un homme fidèle… Ces objets aideront ma fille à se faire reconnaître un jour de sa mère, si je le juge à propos ;… plus tard, je donnerai d’autres instructions… Mais, comme je