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— Une personne inconnue les lui a remis… je n’ai pu en apprendre davantage,… car hélas ! à ce moment, sa mémoire l’a abandonné…

— Cela est étrange, — dit dame Perrine en réfléchissant… Mais d’ailleurs,… rien de plus facile que de s’assurer de la vérité de cette révélation… où est la cachette qu’il vous a désignée ?

— À deux pas d’ici…

— Un monceau de briques, tout couvert de mousse et de lierre ? là,… près de l’étang…

— Oui, dame Perrine, c’était l’ancien fournil de la métairie ; il a tombé en ruines ; on en a construit un autre plus près de la maison…

Après un moment de silence, pendant lequel les traits de Mme Perrine semblèrent plus fréquemment agités par son frissonnement nerveux qu’ils ne l’avaient été jusqu’alors,… elle dit à Bruyère :

— Écoutez, mon enfant,… vous devez, il me semble, d’abord vous assurer de la réalité de ce que vous a dit le père Jacques… Les découvertes que vous ferez… dicteront votre conduite… N’est-ce pas votre avis ?

— Oui, dame Perrine.

— L’heure est convenable ; tout le monde dort dans la métairie ;… que n’allez-vous tout de suite visiter cette cachette ?

— Dame Perrine,… quelquefois… vous sortez le soir ; si vous vouliez m’accompagner ?

— Volontiers, chère enfant…

Au moment où Mme Perrine se préparait à sortir, Bruyère la prit vivement par la main, ses lèvres s’entr’ouvrirent comme si elle allait parler ; puis, cédant sans