Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme en prenant le léger rameau avec une sorte de circonspection respectueuse.

— Dès que vous aurez le matelas que maître Chouart vous donnera pour votre enfant, — poursuivit la jeune fille, — vous couperez ce petit rameau de bruyère en sept morceaux… ni plus, ni moins… c’est important.

— En sept morceaux ? — répéta la femme en écoutant la jeune fille avec un profond recueillement.

— Mais, pour la couper, vous attendrez le coucher du soleil, — ajouta Bruyère, en portant son index à ses lèvres, pour donner, par ce geste, plus de poids encore à sa recommandation.

— Oh ! bien sûr, j’attendrai le coucher du soleil, — reprit la mère.

— Alors, — poursuivit la magicienne, — vous mettrez dans la laine du matelas les sept brins de bruyère, et vous le recoudrez.

— Et à quel endroit du matelas faudra-t-il les mettre, ma chère fille ?

— Trois brins à un bout, quatre brins à l’autre.

— Trois brins à un bout, quatre à l’autre, — répéta la femme, toujours avec le même respectueux recueillement,

— Seulement vous mettrez un peu plus de laine du côté où sont les quatre morceaux, et de ce côté-là s’appuiera la tête de votre enfant.

— Je ne l’oublierai pas… ma chère fille.

— Mais faites bien attention, — ajouta Bruyère d’un air grave, — pour que les brins de rameau