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dans le nid qu’elle s’est fait, au-dessus de ses bêtes, comme un moigneau, témoin le gros Sylvain, qui a voulu y entrer l’été passé, dans le perchoir, et qui a manqué être aveuglé.

— Et M. Beaucadet, le chef aux gendarmes, qui avait voulu bêtiser avec Bruyère, et qui a été obligé de filer plus vite que ça devant les deux coqs-d’Inde, vrais enragés.

— Sûr que ses bêtes sont aussi charmées, et j’en voudrais pas manger,… si mon sort était d’en manger, comme dit la Robin.

Plusieurs paysans : un vieillard, un homme d’un âge mûr et une femme portant un enfant, entrant alors dans la cour de la métairie, se dirigèrent vers le groupe des gens de la ferme.

— Bon, — dit la Robin, — voilà bien sûr des pratiques pour la Bruyère… Mais je ne les connais pas encore, celles-là.

— Bruyère est-elle à la ferme ? — demanda un des nouveaux-venus.

— J’en étais sûre, — se dit la Robin en manière d’à-parte ; puis elle reprit tout haut : — Vous voulez lui parler pour qu’elle vous conseille, n’est-ce pas, mes bonnes gens ?

— Oui, ma brave fille,… nous sommes du côté du Val ; on nous a parlé d’elle, et nous sommes partis après l’ouvrage.

— La petite devrait être rentrée, — reprit la Robin ; — mais vous ne l’attendrez pas long-temps… Si vous voulez la voir plus tôt, allez jusqu’au , à main gauche