l’attendît prochainement d’après la promesse de Scipion, avait d’abord alarmé Basquine… en cela que cette rencontre du vicomte et de son père pouvait amener de fâcheux résultats pour les projets qu’elle méditait ; aussi fut-elle un moment sur le point de refuser de recevoir M. Duriveau, chose fort simple et parfaitement possible ; mais, réfléchissant bientôt que quelque issue, ou quelque caractère qu’il dût avoir, cet entretien, auquel Scipion assisterait invisible, pouvait peut-être admirablement servir ses idées de vengeance et de haine, elle s’empressa de recevoir le comte.
Au moment donc où elle venait de refermer Scipion dans le boudoir, M. Duriveau fut annoncé par Leporello.
À un coup d’œil furtif, investigateur, que le comte jeta autour de lui en entrant, Basquine se dit :
— Il croit que son fils est ici…
Puis, voyant le regard de M. Duriveau s’arrêter une seconde sur la porte du boudoir, elle se dit encore :
— Il se doute que Scipion est là… Tant mieux.
Elle ne se trompait pas. Le père de Scipion était venu ce jour-là et à cette heure-là, parce qu’il savait son fils chez Basquine, car, le suivant de loin, il l’avait vu entrer chez elle.
La physionomie du comte avait une expression si sévère, si hautaine, si dure, que Basquine comprit soudain qu’il cachait quelque arrière-pensée sous l’apparente condescendance dont il faisait preuve en subissant pour ainsi dire l’audacieuse volonté de son fils.
Le comte, loin de paraître sensible à l’éblouissante beauté de Basquine, ne put retenir, en la voyant, un