robes de couleurs ou de façons diverses, éparses çà et là sur les fauteuils, annonçaient que Basquine avait essayé plusieurs toilettes avant de s’arrêter à une mise qu’elle voulait sans doute rendre irrésistible ; elle semblait avoir parfaitement réussi.
Basquine, alors dans tout l’éclat de son éblouissante beauté, s’était fait coiffer à la Sévigné : les mille boucles de ses cheveux, du plus beau blond cendré, s’étageaient, soyeuses, fines, légères, autour de son front charmant et caressaient le contour de ses joues pâles ; mais, malgré cette pâleur, la carnation de Basquine était, à la fois, si veloutée, si transparente, si pure, que cette absence de coloris avait un charme d’autant plus singulier, qu’il contrastait avec le pourpre des lèvres et le feu de ses grands yeux aux sourcils châtains, presque noirs, comparés aux boucles vaporeuses de la chevelure où se jouaient l’air et la lumière ; deux gros nœuds de rubans d’un rose vif glacé de blanc complétaient cette coiffure.
Par dessus sa jupe de soie rose, Basquine portait une sorte de tunique de satin noir, très-décolletée, échancrée au corsage, descendant à peine aux genoux, et garnie en cet endroit d’une haute broderie de jais noir, d’où s’échappait un grand volant de dentelle noire tombant jusqu’aux pieds, transparent réseau à travers lequel on voyait les reflets glacés de la jupe rose ; deux petites manches bouffantes interrompaient seules le délicieux contour qui joignait à des bras ronds, fins, potelés, des épaules à fossettes et une poitrine éblouissante. L’ouverture du corsage noir, échancré en V, aurait découvert presque la moitié de deux seins d’ivoire, ainsi que le large et blanc méplat qui les séparait, sans un gros nœud