Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/302

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VII.


la prophétie.


Si insignifiante qu’elle paraisse au premier abord, cette profonde perturbation dans les idées habituelles de M. Duriveau prouvait que la lecture des Mémoires de Martin, sur lesquels le comte réfléchissait ainsi, agissaient déjà puissamment sur son esprit, à son insu peut-être…

Puis, comme cet homme était surtout dominé par un immense orgueil, il finit par subir l’influence de cette autre pensée.

— Ce malheureux enfant trouvé, dont l’âme s’est montrée si haute en tant de circonstances difficiles, effrayantes… ce valet qui correspond familièrement avec un roic’est mon fils

Enfin une comparaison forcée, fatale… rappelait à la mémoire du comte cette scène récente dans laquelle Scipion avait poussé l’audace de la révolte contre le caractère paternel jusqu’à l’excès le plus épouvantable. M. Duriveau ne pouvait non plus s’empêcher d’établir un parallèle entre Scipion et Martin.