doit vous tenir à cette heure, et c’est un grand pas… Non, ce temps n’a pas été non plus perdu pour vous… Les actes utiles, féconds, dont vous pouvez déjà vous glorifier, comparez-les à la stérilité de votre vie passée… Non, ce n’est pas là du temps perdu… et pour finir par une expressive vulgarité : — Si cette première espérance a été déçue, brisée, les morceaux en sont bons. Courage donc et persévérez. »
» Je me suis rendu à vos avis, j’ai persévéré, parce que ma foi en vous était aveugle… En savez-vous la cause ? je vais vous l’avouer.
» Je ne sais quoi me dit qu’il y a… ou qu’il y a eu entre nous une extrême parité de position… je ne vous parle pas de position sociale… cela est tout simple… mais de position de cœur…
» Oui, il plane, pour ainsi dire, au-dessus de tout ce que vous m’écrivez, un sentiment à la fois si noble et si triste, si délicat et si résigné, que je suis certain que vous avez beaucoup aimé, aussi beaucoup souffert.
» De là, je vous le répète, ma foi absolue dans vos avis… j’ai eu raison de l’avoir, car, peu-à-peu, j’ai espéré de nouveau…
» Je ne sais comment le peu de bien que j’avais commencé de faire s’est ébruité ; puis est venu l’incident de cette espèce de factum, écrit par moi dans un moment de chaleureuse indignation contre une inculpation odieuse dont on accablait une pauvre famille vendéenne, dont le chef s’était jadis dévoué pour mon père ; j’ignore quelles sont vos opinions politiques, mon ami ; mais vous avez approuvé, loué même, les sentiments et les