sés… vous êtes venue à moi dans vos irrésolutions, dans vos angoisses, dans vos terreurs. Pauvre femme… et à moi, que vous croyez généreux et fort… vous, vous m’avez demandé, que faut-il faire ?
— Oui… Just… parlez… et quoi que vous ordonniez, j’obéirai ; dites : que faut-il faire ?
— Ce n’est pas moi qui vais vous le dire, Régina,… c’est mon père — reprit Just d’une voix profondément émue ; il m’a souvent répété dans son langage simple et austère : — « Mon enfant… je n’admets pas l’indécision dans les graves questions de la vie ; un seul parti est à prendre, celui du devoir… Quant aux conséquences, tôt ou tard, le bien engendre le bien… Souvent on est dupe de son bon cœur, disent les sots et les méchants, c’est faux. — Quand une loyale et bonne action a-t-elle été funeste à son auteur ? jamais. — Peu importe l’ingratitude, le bien se fait pour le bien, — celui à qui vous donnez votre manteau aura-t-il moins chaud, parce qu’il sera ingrat ? Non — le bien est fait, songez à un autre. — Si l’on ne baise pas la main qui donne… jamais, du moins, on ne la déchire, sinon les fous, les enragés. Faut-il juger l’humanité au point de vue des fous et des enragés ? Un proverbe dit : Fais ce que dois… C’est juste, le proverbe ajoute : advienne que pourra… Cette invocation au hasard est indigne. — Fais ce que dois, le bien adviendra, voilà le vrai. »
— Oui… il me semble entendre votre bon et noble père, — dit la princesse, — voilà ses sentiments, voilà ses paroles…
— Eh bien ! Régina, à ces enseignements nous ne faillirons pas ; nous dirons, comme mon père, un parti