le genou devant notre gracieuse souveraine, en recevant une si haute faveur de sa main royale.
» Cette scène touchante, qui se passait pour ainsi dire à la vue de la salle entière, a été saluée par des acclamations unanimes que l’auguste présence de LL. MM. n’a pu contenir, et qui s’adressaient d’ailleurs non moins à l’inimitable artiste qu’à LL. MM., qui daignaient donner au talent, au génie, une marque insigne de leur royale admiration. »
» Il est inutile de dire que le plus grand monde de notre capitale se dispute les rares et précieux moments dont peut disposer en sa faveur l’illustre cantatrice : les plus grandes dames, les plus grands seigneurs s’empressent d’ouvrir leurs salons à la grande artiste, qui d’ailleurs sait joindre au génie, à la grâce et à une éblouissante beauté, la meilleure éducation, les manières les plus distinguées, et surtout empreintes d’un mélange de réserve et de dignité, qui prouve à la fois que l’illustre artiste a la conscience de ce qui est dû à son génie, et le sentiment de ce qu’elle doit aux personnes éminentes qui lui prodiguent tant de marques de leur sympathie et de leur admiration. »
Ainsi Basquine, à force de travail, d’opiniâtreté, de foi dans le génie qu’elle sentait en elle, était parvenue en peu d’années à ce but poursuivi avec une indomptable énergie, à travers des misères, des dégoûts, des obstacles de toute sorte.
Mon cœur a bondi de joie, mes yeux se sont mouillés de larmes en lisant ces lignes… qui disaient la gloire retentissante, la renommée européenne, de ma petite