— Adieu… Martin.
Il y accentua si particulièrement ce mot adieu, que je ne pus m’empêcher de lui répondre avec l’espèce de familiarité qu’autorisait mon séjour d’autrefois dans la maison de son père :
— Mais, au moins, à bientôt, je l’espère, Monsieur Just.
Il secoua tristement la tête et me répondit :
— Non pas à bientôt…
— Comment donc, Monsieur Just ?
— Je pars demain pour rejoindre mon régiment à Metz.
— Quoi ?… sitôt, Monsieur Just ?
— Oui… Mais, dites-moi, Martin ; vous savez que vous pouvez compter sur moi comme vous pouviez compter sur mon pauvre père, dans quelque position où vous vous trouviez, n’oubliez pas cela.
— Je me rappellerai toujours les bontés de M. votre père, et les vôtres, Monsieur Just.
— D’ailleurs, vous vous trouvez à merveille ici, n’est-ce pas ? — me demanda-t-il.
— Oui, Monsieur Just… je me trouve très-bien.
— Je le crois, vous avez d’excellents maîtres. À propos, — reprit-il, — savez-vous si M. de Montbar est chez lui ?
— Non, Monsieur Just, je l’ai vu sortir en voiture.
— Eh bien ! — me dit-il en tirant péniblement un petit portefeuille de sa poche, sa blessure lui étant sans doute encore douloureuse, — vous remettrez, je vous prie, chez M. de Montbar cette carte, — et il corna un de ses angles, — en lui faisant dire que j’ai beaucoup re-