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CHAPITRE V.


tentations.


La porte ouverte, mon premier mouvement fut de m’élancer dehors ; le cul-de-jatte ne s’opposa nullement à mon départ ; mais, à l’instant où j’allais sortir du corridor, il me dit :

— Mon garçon… un mot… dans ton intérêt…

Je me retournai.

Le cul-de-jatte écrivait sur un morceau de papier.

— Tiens, — reprit il, — voici mon adresse… car tu ne sais pas dans quel quartier nous sommes, et, en revenant ce soir, il faut que tu puisses demander ton chemin ; si je suis rentré le premier, tu frapperas et tu te nommeras… Si tu rentres avant moi, attends-moi dans le corridor. Ah çà ! tu pars donc sans déjeûner ?

— Ce pain sera mon souper de ce soir… si je reviens.

— Tu fais le délicat ? avec un ami ? À ton aise… Allons… bonne chance dans ta chasse aux bonnes gens… qui auront pitié de toi…

Je m’éloignais ; le bandit me rappela.

— Dis donc…