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Après avoir dîné avec mes camarades, je remontai dans le salon d’attente de la princesse. J’y étais depuis peu de temps, lorsque j’entendis le bruit d’une voiture entrer dans la cour de l’hôtel ; bientôt après j’introduisis Mme Wilson dans le parloir de la princesse.

Lorsque après un quart-d’heure environ ces deux charmantes femmes sortirent par une des portes du salon dans lequel j’attendais, je fus ébloui… il était impossible de rencontrer deux beautés plus complètes, et pourtant plus différentes que celles de la princesse et de son amie.

Mme Wilson, blanche et rose, avec des yeux bleus et des cheveux noirs, portait une robe de velours vert pâle, garnie de flots de dentelle rattachés par des bouquets de roses-pompons ; une élégante coiffure des mêmes fleurs complétait cette charmante parure.

La princesse, d’une taille plus élevée que Mme Wilson, mais non moins svelte, avait une robe de moire paille, recouverte d’une courte tunique de gaze blanche, garnie de feuilles de camélias naturels, attachées avec des diamants qui brillaient au milieu de cette luisante verdure, comme autant de gouttes de rosée cristallisées ; une couronne de feuilles vertes sans fleurs, aussi constellée de diamants, ceignait le front blanc et superbe de Régina… Cette robe, très-décolletée, ainsi qu’on les portait alors, laissait nus les épaules, les bras et la poitrine de la princesse, qui semblaient avoir la blancheur, le poli, la fermeté du marbre ; ses cheveux, d’un noir plus bleuâtre que ceux de Mme Wilson, au lieu d’être relevés en bandeaux comme le matin, se déroulaient en longs anneaux, qui caressaient son sein demi nu ; plan-