de Montbar, il me parut assez contrarié d’être vu sortant de l’appartement de sa femme, contrariété que je ne m’expliquai pas ; lorsqu’il fut parti, jetant par hasard les yeux sur la petite table placée auprès du fauteuil de Régina, il me sembla voir un certain désordre parmi les objets placés sur ce guéridon. La tapisserie commencée était tombée à terre, ainsi qu’un livre, et le tiroir à demi ouvert ; je ne sais pourquoi. En me rappelant la surprise et l’espèce de contrariété manifestée par le prince à mon aspect, l’idée me vint que, profitant de l’absence de sa femme, il avait peut-être cherché quelque chose dans les meubles de l’appartement… Je frémis, pensant que cette indiscrétion ou cet abus de confiance, s’il se découvrait, pourrait m’être attribué.
Cette pensée m’accablait, lorsque j’entendis un roulement de voiture dans la cour de l’hôtel ; presque aussitôt après retentirent deux coups de timbre.
Fidèle aux instructions de Louis, je courus au salon d’attente ouvrir la porte à la princesse ; je crus bien faire en la saluant respectueusement, mais elle me dit avec bonté, quoique en souriant un peu :
— Une fois pour toutes, vous ne me saluerez plus chez moi… n’est-ce pas ?
Confus de ma maladresse, je balbutiai quelques excuses, mais Régina me dit, tout en traversant le second salon qui conduisait à son parloir :
— Vous êtes allé chez Mme Wilson ?
— Oui, Madame la princesse… mais je ne l’ai pas trouvée.
— Vous direz alors à la porte que, dans le cas où il