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de tête haut et fier donnaient à sa démarche une grande majesté… Robert de Mareuil était pâle aussi, et, malgré son assurance affectée, un observateur eût surpris çà et là les tressaillements d’une profonde angoisse sous ce masque menteur.

Robert et Régina s’agenouillèrent sur les deux chaises préparées à l’avance ; les deux hommes dont ils étaient accompagnés, se mirent aussi à genoux, mais à quelques pas en arrière.

Pendant un instant, le regard de Régina s’arrêta sur le comte avec une touchante expression de confiance et de tendresse, puis détournant soudain la vue et courbant le front, elle joignit les mains et sembla prier avec ferveur… La jeune fille venait de voir entrer un prêtre revêtu de ses insignes sacrés ; marchant à pas comptés, il tenait le saint calice entre ses mains.

Le prêtre s’approcha de l’autel, donna sa bénédiction aux assistants, et commença de célébrer la messe du mariage, pendant que les deux hommes, les témoins de Robert et de Régina, tenaient, selon l’usage, une pièce d’étoffe étendue au-dessus de la tête des deux fiancés.

Lorsque le prêtre vint à demander à Robert et à Régina, s’ils consentaient à se prendre pour époux, la jeune fille releva le front et prononça le oui solennel d’une voix ferme. Robert, qui de temps à autre jetait autour de lui des regards inquiets, répondit d’une voix mal assurée.

Après l’échange des alliances, et alors que le prêtre faisait aux deux époux une exhortation sur leurs devoirs, j’entendis le tintement des grelots de plusieurs chevaux