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ébranla les vitres, puis j’entendis le bruit de plusieurs portes brusquement ouvertes et refermées, pendant que des pas précipités couraient sur le plancher d’un appartement situé au-dessus du rez-de-chaussée où je me tenais caché.

Il se fit ensuite un nouveau silence, et une femme enveloppée d’un manteau à capuchon rabattu, après avoir traversé rapidement la chambre où était dressé l’autel, disparut par une porte latérale ; mais, au bout de quelques instants, cette porte s’entr’ouvrit et se referma à différentes reprises, comme si la femme qui venait d’entrer dans cet endroit voulait épier ce qui se passait, ou plutôt ce qui allait se passer.

Un homme de haute taille, entrant ensuite, examina un instant les préparatifs ; il trouva sans doute encore trop de clarté, car il éteignit deux des quatre cierges et sortit, laissant cette grande chambre presque plongée dans les ténèbres que de si faibles luminaires dissipaient à peine.

Ce personnage venait de disparaître, lorsque les deux battants de la porte du fond s’ouvrirent… un homme, accompagné d’une femme, s’avança lentement vers l’autel.

Cet homme était Robert de Mareuil ; cette femme était Régina.

Deux autres personnes les suivaient à quelques pas de distance.

La jeune fille avait l’air calme, recueilli, résolu ; les tresses de ses épais cheveux noirs encadraient son beau visage, pâle et transparent comme un camée ; sa robe noire un peu traînante, sa taille élancée, son port