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CHAPITRE I.


confidences.


— Allons donc dans ma chambre, que nous nous voyions au moins le blanc des yeux ! — s’écria Bamboche après la première explosion de joie causée par notre rencontre.

Nous entrâmes dans la pièce voisine, beaucoup mieux éclairée par deux bougies, allumées sur la cheminée.

Basquine ayant quitté sa coiffure démoniaque, restait enveloppée de son manteau de soie noire, serré à la taille par une ceinture.

Il y eut un nouveau moment de silence, pendant lequel nous nous regardâmes tous trois avec cette curiosité pleine d’intérêt et d’attendrissement qu’inspire toujours la première entrevue qui suit une longue séparation.

L’énergique figure de Bamboche avait dépouillé son caractère habituel de railleuse audace, ses yeux encore humides s’attachèrent tour-à-tour sur moi et sur Basquine, tandis que celle-ci, une main dans la main de notre compagnon et l’autre fraternellement appuyée sur mon épaule, me contemplait en souriant de ce sourire