Balthazar reprit après un moment de silence :
— Sont-ce là… tous nos acteurs ?
— Oui, tous… et Dieu me damne… il n’y en a que trop… — répondit Robert.
— En fait de petits rôles, — reprit Balthazar, — nous oublions notre anti-Frontin. Tout bête qu’il est, il peut nous être utile. Les renseignements qu’il t’a donnés ce matin ne t’ont-ils pas mis sur les traces de Duriveau et du prince de Montbar ?…
— C’est vrai…
— Ajoutons donc, Martin, laquais de Robert de Mareuil (tu verras que ma manière de procéder, quoique bizarre, n’est pas mauvaise). La scène se passe… à Paris… Maintenant jetons un coup d’œil rapide sur l’avant-scène…
— Allons ! des folies… maintenant, — dit Robert avec impatience.
— Des folies… mais sache donc qu’on appelle l’avant-scène, les événements qui ont précédé le moment où l’action va s’engager… En d’autres termes, pour voir clair à nos affaires, résumons en quelques mots ta position jusqu’à ce jour… à l’endroit de Régina. Quelques-unes de tes confidences datent de loin, j’ai pu oublier certaines circonstances… rectifie mes souvenirs s’ils me font défaut… éclaire-moi sur ce que j’ignore… pour tout prévoir… il faut tout savoir… et je crois que je ne sais pas tout.
— Non… — répondit Robert de Mareuil avec embarras…
— Tu m’instruiras à mesure que les faits se présenteront, — dit Balthazar. — Maintenant, voyons notre