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CHAPITRE XIII.


l’entretien.


Au bout de deux ou trois heures, Robert de Mareuil et Balthazar rentrèrent, traversèrent rapidement la pièce où j’étais couché, feignant de dormir profondément, et s’enfermèrent dans la chambre voisine. Presque aussitôt j’entendis le bruit d’une chaise heurtée ou renversée avec colère.

Approchant alors mon oreille de l’espèce de conduit acoustique pratiqué presque à mon chevet, j’écoutai l’entretien suivant :

— Allons donc, Robert ! — dit le poète d’un ton d’affectueux reproche — du calme,… du courage,… que diable ! rien n’est désespéré…

— Tout est perdu… — s’écria Robert de Mareuil en marchant à grands pas, et en murmurant des imprécations de fureur.

— Non, tout n’est pas perdu… puisque rien n’est fait, — reprit Balthazar, — et encore quelle créance faut-il ajouter à ces bruits ?… Voyons, Robert, pas