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» — Léonidas Requin ! — cria d’une voix de Stentor le censeur qui faisait l’appel des lauréats.

» À ce drôle de nom, premier rire général, et la musique de jouer à tout rompre : Charmante Gabrielle.

» J’étais sur ma banquette avec les autres élèves de la pension. En m’entendant appeler, je restai saisi d’épouvante à la seule pensée de traverser cette foule brillante, de monter sur une estrade avec accompagnement de fanfares, et… Allons donc, on m’eût coupé en morceaux plutôt que de m’arracher de ma banquette.

» Léonidas Requin !! — répéta le censeur d’une voix plus retentissante encore.

» Redoublement d’hilarité, accompagné de la musique, qui allait crescendo.

» Perdant alors tout-à-fait la tête, je me jetai à quatre pattes sous mon banc, au moment où la musique s’interrompait soudain.

» — Requin est là… caché sous la banquette ! — cria de sa petite voix flûtée un de mes camarades… un vrai cancre, vous vous en doutez…

» À ces mots qui glapirent au milieu du brusque silence qui s’était fait tout-à-coup, les spectateurs se tournèrent de mon côté ; j’entendis un grand mouvement autour de moi, on riait, on huait, on appelait Léonidas Requin sur les tons les plus hilares, avec les épithètes les plus saugrenues… Deux de mes camarades me tirèrent par les pieds, je me défendis comme un lion, en poussant des cris affreux : les rires redoublaient, la chose tournait au scandale ; pour le faire cesser, le censeur courroucé me proclama