demie… mettons dix heures avec le pour-boire… ça fait une pièce de 15 livres 10 sous, mettez 10 livres si vous êtes content, bourgeois… Je vas vous donner votre paquet.
Pendant que le cocher cherchait mon paquet, je fouillai dans ma poche, je comptai le peu d’argent qui me restait… Il y avait 9 francs et quelques sous.
Alors, chose lâche… stupide… puérile… je pleurai.
— Voilà votre paquet, bourgeois, — me dit le cocher.
— Monsieur, — repris-je en lui mettant dans la main tout ce qui me restait d’argent, — je n’étais jamais venu à Paris, je me croyais certain en arrivant de trouver une place chez un protecteur… ce protecteur est mort ce matin même… il me restait un ami d’enfance, je l’ai cherché inutilement toute la journée… J’espérais le trouver ici ce soir… ce dernier espoir me manque… Quand j’ai pris votre voiture, j’en ignorais le prix… je n’ai pas de quoi vous payer tout ce que je vous dois… il me reste en tout les 9 francs et quelques sous… les voilà… Fouillez-moi, si vous voulez, je n’ai pas un liard de plus.
— Ça ne fait pas mon affaire à moi, — s’écria le cocher courroucé, — quand on n’a pas de quoi payer une voiture, on va à pied.
— Vous avez raison… Monsieur, mais je ne connaissais pas Paris, je comptais me rendre tout de suite chez mon protecteur… mais…
— Tout ça ne me regarde pas, moi, il me faut mon argent, — reprit le cocher, — ça ne peut pas se passer comme ça.