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mes bêtes et moi, nous ne nous en plaindrons pas. Dans dix minutes, vous y serez.

Et nous nous dirigeâmes vers le cabaret des Trois-Tonneaux.

Pour la première fois, depuis le matin, je songeai que les frais de cette voiture, que je n’avais pas quittée depuis mon arrivée, devaient être considérables, relativement à mes faibles ressources. Mais, ne connaissant nullement Paris, cette dépense m’avait été forcément imposée par la nature même de mes recherches. Voyant ces recherches à-peu-près à leur terme, je résolus d’abord de payer le fiacre… mais bientôt, cédant à une pensée niaise, absurde, mais que peut-être comprendraient ceux-là qui se sont trouvés dans une position analogue à la mienne, je n’eus pas le courage de renvoyer ce fiacre avant d’être certain de rencontrer Bamboche… Et pourquoi gardai-je cette voiture si coûteuse et si inutile pour moi ? Parce que, sans aucune connaissance dans cette ville immense, il me semblait que le cocher, qui depuis le matin me voiturait, n’était pas un étranger pour moi.

Certes une telle idée me paraît, à cette heure, tristement stupide, mais quand je me rappelle l’effrayante, l’indicible sensation que je ressentais en me disant :

Si je ne retrouve pas Bamboche ce soir… Je suis seul dans cette ville immense, seul, sans ressources, sans connaître personne, — je comprends que j’ai été amené à considérer ce cocher presque comme une connaissance…

Aussi, lorsque la voiture s’arrêta devant la porte du cabaret des Trois-Tonneaux, je dis au cocher :